Une odeur… et c’est toute l’enfance qui revient brusquement en mémoire : l’odeur de la craie, de l’herbe fraîchement coupée, des gâteaux au chocolat tout juste sortis du four…  L’odeur a cette puissance évocatrice là : celle de faire resurgir brusquement non seulement des événements, des personnes à qui l’on n’avait pas pensé depuis une éternité mais aussi toute la charge émotionnelle que l’on y a investie à un moment donné.

La madeleine de Proust, vous connaissez ?

Cette expression fait allusion à ces petits actes, petits événements, odeurs qui, brutalement, font ressurgir des tréfonds de notre mémoire des souvenirs lointains, souvent très chargé émotionnellement. Découvrez un extrait de l’oeuvre de Marcel Proust « Du côté de chez Swan » : « Alors que, pour le réchauffer, sa mère lui fait boire du thé et manger une madeleine, le goût de celle-ci trempée dans le thé, provoque en lui une sensation intense qui, après une remise en ordre de ses souvenirs, le fera remonter à une époque ancienne où, lorsqu’il vivait à Combray, sa tante Léonie lui faisait goûter un morceau de madeleine trempé dans son infusion. »

Le nez a de la mémoire !

D’après les scientifiques, les odeurs et le goût, seraient ainsi évocateurs de souvenirs que d’autres systèmes sensoriels comme la vue, l’ouïe ou le toucher. L’exemple de Proust et sa fameuse madeleine ressort alors avec d’autant plus de crédibilité. L’émotion olfactive est particulière car  elle apparaît avant les mots, et semble intuitive. Mais elle n’est pas sans raison pour autant puisqu’elle est fortement liée à l’identité et l’histoire de la personne qui la ressent.  Les émotions suscitées par les odeurs et le goût seraient donc profondément intimes.

Selon une étude scientifique, intitulée « Neuroimaging evidence for the emotional potency of odor-evoked memory », les souvenirs évoqués par des odeurs ont bien un statut particulier sur le plan émotionnel. Lors de cette étude, les chercheurs ont utilisé une technique d’imagerie cérébrale, l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) pour comparer les régions du cerveau activées pendant la récupération de souvenirs.  Les participants à l’expérience ont été sollicitées par des indices, soit olfactifs, soit visuels, liés à un souvenir personnel ou liés à des indices neutres, ne correspondant pas à un souvenir personnel.

L’étude s’intéresse tout particulièrement à deux régions émotionnelles du cerveau : l’hippocampe et l’amygdale.  Ces régions sont également  impliquées dans la mémoire et sont fortement activées lorsqu’il s’agit d’une odeur et, plus encore, lorsqu’il s’agit d’une odeur connue par la personne.

«Ces résultats fournissent donc une preuve neurobiologique selon laquelle l’expérience subjective du potentiel émotionnel d’un souvenir, évoqué par une odeur, est corrélée avec une activation spécifique de l’amygdale, pendant la récupération. Le système olfactif présente en effet une organisation anatomique particulière, car il est en connexion directe avec l’amygdale, contrairement à la vision (qui lui est comparée dans cette étude), dont les voies transitent par le néo-cortex, pour ensuite atteindre l’amygdale. »

 L’olfaction provoque lors de la récupération, une émotion pré-conceptuelle, alors que la vision entraîne d’abord une analyse cognitive.

Un espoir pour les malades Alzheimer 

Des chercheurs du CNRS, en association avec des médecins du CHU du Montpellier, ont eux aussi travaillé sur la mémoire olfactive.  Ils ont prouvé grâce à des souris, le rôle de l’odorat dans la restauration de la mémoire. Plus spécifiquement, ils ont implantés dans le nez de souris amnésiques des cellules souches humaines.  Quatre semaines après la greffe, des tests comportementaux ont montré que les souris amnésiques traitées avaient retrouvé une partie de leurs capacités d’apprentissage et de mémorisation.  Elles pouvaient à nouveau associer une récompense à une odeur.

On est bien sûr encore loin de protocoles d’essais sur l’homme.  Cependant, les scientifiques de Montpellier et de Marseille poursuivent leurs recherches sur des animaux atteints de la maladie d’Alzheimer…

Et si on intégrait des jeux olfactifs dans la thérapie et les apprentissages ?

Et si vous utilisiez la puissance évocatrice des odeurs en intégrant des produits odorants dans les prises en charge ? Hop’La Vie a sélectionné des jeux et des outils spécialement adaptés pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer  et maladies apparentées. Découvrez-les ci-dessous :

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Le « loto des odeurs » contient 5 planches de loto et 3 boîtes odeurs : eucalyptus, melon, vanille, champignon, muguet, violette, lavande, noix de coco, cassis, savon, miel.

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Sébastien est chargé webmarketing et communication au sein d'Hop'Toys. Il est aussi en charge du référencement des boutiques et blog pour Hop'Toys France et Espagne.

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